Le cytomégalovirus (CMV) est un virus appartenant à la famille des herpès. Il s’agit de l’infection fœtale congénitale (présente à la naissance) la plus fréquente dans les pays développés :
1 enfant sur
150Est infecté pendant la grossesse avec ou sans séquelles
1 enfant sur
750naît avec des séquelles du CMV ou en développe dans son enfance
Présent dans la salive, les urines, les sécrétions nasales, les larmes, le virus peut se transmettre facilement entre les enfants, par contact direct ou via les jouets, cuillères, tétines, etc. Les futures mamans peuvent donc l’attraper lors d’un bisou sur la bouche, un change. Également présent dans les sécrétions génitales, le CMV peut aussi se transmettre lors des rapports sexuels, donc entre les parents lorsque l’un des deux est infecté.
On estime que 50 % de la population est porteuse de CMV. Dans les crèches, 1 enfant sur 4 excrète des virus dans ses urines, sa salive.
Quels sont les symptômes du CMV chez l'adulte ?
La plupart du temps, l’infection à CMV est totalement asymptomatique ( > 60% ). Dans quelques cas, elle peut se manifester par une fièvre prolongée, des symptômes équivalent à la pharyngite. Elle peut donc complètement passer inaperçue et ne pas être diagnostiquée comme telle.
Chez le patient immuno-déprimé, le CMV est une cause majeure de morbidité et mortalité ( atteintes pulmonaires, rétine, encéphale, hépatique, etc..).
Le CMV est particulièrement dangereux pendant la grossesse. Si le fœtus est infecté, il peut entraîner des séquelles graves : surdité, handicaps, polyhandicaps…etc.
Les dernières recherches en date, en 2021, ont démontré deux points :
Les infections les plus graves sont de deux types :
L’infection contractée par la mère dans les 3 mois précédent la grossesse (infection dite péri-conceptionnelle) puis transmise au fœtus à la conception et / ou durant le premier trimestre ;
L’infection contractée par la mère dans les 3 premiers mois de la grossesse et transmise au fœtus durant le premier trimestre de grossesse.
Il a été très récemment démontré que l’infection contractée et transmise au fœtus aux 2ème et 3ème trimestres de la grossesse ne donnait pas lieu à des séquelles graves pour l’enfant à naître.
Une maman infectée ne transmet pas nécessairement l’infection à son enfant : 1 à 3 % des femmes sont infectent -primo infection- en cours de grossesse et l’infection est ensuite transmise au foetus dans 30 % des cas. L’infection congénitale à CMV atteint donc 0,5 à 1% des nouveaux nés. Parmi ceux-ci, 90% naissent normaux, bien que contaminés. Mais 10% d’entre eux présenteront plus tard des séquelles nerveuses ou sensorielles. Elles apparaîtront avant 2 ans.
Les
10%
des enfants qui meurent in utéro ou naissent symptomatiques présentant des lésions sévères telles que :
- - Prématurité (30 à 50% des cas)
- - Microcéphalie
- - Calcifications périventriculaires
- - Hydrocéphalies
- - Hypotrophies, RCIU
- - hépatomégalie, hépato-splénomégalie
- - Purpura
- - Ictère (80% des cas)
- - chorio-rétinite (15 % des cas)
En bref
1 enfant sur
150
nait avec une infection congénitale à CMV
1 enfant sur
150
naît avec ou développera des handicaps permanents causés par l’infection congénitale à CMV.
le cmv est donc en 2021 en France :
Au 2ème rang de l’arriération mentale
La principale cause de la paralysie cérébrale chez les enfants
La 1ère cause de surdité non héréditaire
1 nouveau-né atteint du CMV sur 3 meurt prématurément
j’ai déjà eu le cmv. Suis-je immunisé
La réponse à cette question est définitivement NON.
Des études sont en cours sur le sujet. Si les femmes qui ont précédemment contracté le CMV présentent a priori, même si cela reste à confirmer au regard des dernières données disponibles, moins de risque, en cas de nouvelle infection / réactivation de le transmettre au fœtus, si le virus est transmis au fœtus, les risques pour ce dernier sont les mêmes qu’en cas de première infection.
Comment et quand diagnostiquer le CMV ?
En France, le dépistage du CMV n’est pas systématique, et pas obligatoire. Les parents et la femme enceinte sont pour autant en droit de demander ce dépistage auprès du corps médical (gynécologue, généraliste, sage-femme). Une fois prescrit, il est remboursé par l’Assurance maladie.
Il faut savoir que le dépistage est très discuté ; certains médecins refusent ce dépistage, au motif qu’il apporterait une charge de stress inutile à la femme enceinte, et, en cas de résultat positif, pourrait conduire à des interruptions médicales de grossesse injustifiées.
Le combat de notre Association est le suivant : nous souhaitons non pas que le dépistage soit obligatoire et imposé aux femmes et aux parents mais qu’il leur soit obligatoirement proposé, afin de permettre aux médecins de dispenser dans le même temps les informations nécessaires de prévention de l’infection.
Nous pensons, et avons vérifié sur le terrain, que le fait même que le dépistage ne soit pas préconisé en France conduit à une absence pure et simple d’informations sur le virus. Nous demandons donc à ce que les parents soient systématiquement informés et choisissent en conscience, et avec l’accompagnement du corps médical, d’être ou non dépistés du CMV quand ils ont un projet d’enfant, ou lorsque la femme est enceinte.
Dans le cas d’une anomalie échographique qui pourrait évoquer une infection à CMV, ou en cas de fièvre maternelle, le dépistage sera alors réalisé :
il s’agit d’abord d’effectuer une prise de sang (sérologie) pour détecter des marqueurs de l’infection, dater éventuellement cette dernière, afin de savoir à quel stade de la grossesse elle est intervenue. Cette sérologie pourra être complétée par un autre prélèvement (PCR), pour évaluer la charge virale à l’instant T de la femme enceinte infectée.
En fonction des résultats de ces analyses, la grossesse pourra faire l’objet d’un suivi spécifique au sein d’un service de diagnostic anténatal. Des examens complémentaires pourront être prescrits en fonction du terme de la grossesse : biopsie du trophoblaste (qui correspond au prélèvement d’un tout petit fragment du tissu (trophoblaste) qui deviendra le placenta au terme du premier trimestre de grossesse. Ce trophoblaste, futur placenta, est un tissu appartenant au fœtus. Sa composition génétique et chromosomique est donc celle du fœtus et permet de révéler une éventuelle infection), ou amniocentèse.
Quid des traitements
A ce jour, il n’existe aucun traitement avéré permettant de soigner et guérir le foetus, mais il existe un traitement à l’étude, notamment à l’hôpital Necker à Paris, qui a montré jusqu’alors des effets positifs, permettant de réduire l’impact du virus sur le fœtus.
Le meilleur traitement dont nous disposons à l’heure actuelle est la prévention par des mesures d’hygiènes car celles-ci permettent de diminuer de 5 à 10 fois le risque de transmission au fœtus. Vous pouvez les retrouver ici. (autre onglet)
Pour le nouveau-né, il existe un traitement antiviral. Celui-ci n’est délivré que sous étroite surveillance médicale, au sein de service de néonatologie et pédiatrie spécialisés.